Privés de concerts depuis maintenant une année, les artistes ont bien dû se montrer créatifs afin de continuer à exercer leur métier tout en étant coincés chez eux. Les technologies liées à la réalité augmentée et la réalité virtuelle se sont présentées comme une belle opportunité d’alternatives modernes à leur disposition. La Rx fait-elle partie du futur de l’industrie musicale ?
Les réalités digitales
Le terme “réalité étendue” ou “XR” désigne toute expérience technologique mêlant le virtuel au réel. Elle regroupe trois types de procédés :
– La réalité augmentée (AR), perçue sur écrans (smartphones, tablettes, ordinateurs) superpose des éléments virtuels 3D à l’environnement réel de l’utilisateur.
– La réalité virtuelle (VR), nous plonge dans un environnement 3D à 360° grâce à un casque de réalité virtuelle.
– Et la réalité mixte (MR), englobe la AR et la VR et permet une interaction avec des objets dans un univers immersif grâce à l’utilisation du casque VR.
Plateformes de streaming
Les plateformes de streaming ont semblé tirer leur épingle du jeu durant cette dernière année et les artistes espèrent bien un retour de manivelle. Non sans quelques controverses. Alors qu’il enregistre un nombre croissant d’abonnements, Spotify n’a pas manqué d’être fustigé quant à sa politique de rémunération des artistes, notamment les plus petits qui sont les plus lésés. D’autres en profitent pour revendiquer une approche plus équitable. Il y a peu, Bandcamp lançait bandacamp Live, son service de livestream payant dont la totalité des revenus vont aux artistes jusqu’au 31 mars 2021 (après quoi 10% de frais de fonctionnement sera prélevé).
Une alternative pour les musiciens en 2021 ?
Les technologies de réalité étendue gagnent du terrain et tendent à se démocratiser. Elles représentent une belle opportunité pour les musiciens en permettant l’interaction entre le public et l’artiste via une plateforme digitale : les participants sont à distance, c’est donc covid friendly. Des artistes comme Katy Perry ou John Legend les ont déjà adoptées en organisant ces derniers mois leurs concerts de manière totalement virtualisée.
Comment fonctionne la réalité étendue dans le cadre d’un concert ?
En l’absence de concerts et de festivals, c’est en studio que se passe la performance. Contrairement à l’intégration sur fond vert habituel, l’artiste réalise ici sa prestation sans se soucier de l’aspect technique et technologie tandis que chacun de ses gestes sont enregistrés par une série de caméras et de capteurs de mouvements avant d’être intégré dans un décors totalement virtuel créé par ordinateur par des designers.
S’il porte un casque de VR, l’artiste peut être lui aussi immergé à 360° dans cet univers artificiel et vivre sa prestation comme s’il y était ! Le public peut quant à lui profiter du “concert virtuel” sur son écran ou derrière ses lunettes VR s’il en possède également. C’est l’alternative qu’à choisi le festival Tomorrowland cet été !
Une utilisation durant la pandémie mais pas que…
La réalité étendue est une alternative pour ces temps de pandémie mais elle a déjà fait son apparition précédemment. Le rappeur Eminem a proposé en 2018 une application permettant au public qui filme son concert des animations que seul le spectateur peut voir apparaître sur l’écran de son smartphone. Le rappeur propose donc d’assister à un show innovant grâce à la réalité augmentée.
Avantages et inconvénients
Cette manière innovante de participer à un événement depuis chez soi garantit un certain lien avec l’artiste tout en respectant les mesures sanitaires. D’autant qu’avec cette méthode, le nombre de personnes pouvant assister à l’évènement n’est pas limité !
Deux bémols cependant : en attendant une possible démocratisation, le matériel nécessaire à la réalisation de telles performances représente un coût important, tant pour l’artiste et ses techniciens que pour le public ou l’organisateur. D’autre part, la solution n’est pas éco-friendly pour la cause. La bande passante utilisée pour un show virtuel demande énormément d’énergie et les casques de VR constitués majoritairement de carbone dont le recyclage est difficile.